Basse Vallée du Var. Eco Vallée. Histoire
 
Plaine du Var – Ecovallée - Histoire
 
Histoire de l’Eco Vallée
 
 
 
            La basse vallée du Var, de Saint-Laurent-du-Var à Saint-Martin-du-Var, est un espace géographique, historique et politique très particulier : un fleuve tumultueux et capricieux, une frontière mentale forte et, aujourd’hui, un projet de développement ambitieux. Davantage qu’en d’autres lieux l’histoire peut éclairer le présent et donner du sens à l’avenir. Ce modeste blog, qui n’en est pas vraiment un puisqu’il ne dispose pas d’interface de dialogue, souhaite, billet après billet, creuser un sillon pour une histoire qui reste à écrire.
 
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SOMMAIRE
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
116
 
16 juillet 2012
 
 
 
 
        Louis Roubaudi est un naturaliste niçois du milieu du XIXe siècle, disciple de cette « école de Nice » scientifique dont  Risso, Vérany et Barla  sont les personnalités les plus marquantes. Elève de Risso il lui succède dans sa pharmacie niçoise. Roubaudi est membre de plusieurs académies et sociétés scientifiques à Paris, Turin et Florence.
 
        Son ouvrage "Nice et ses environs" , publié en 1843 à Turin et à Paris, fourmille de connaissances sur les productions agricoles locales. Le chapitre qu’il consacre au vin tourne autour du Bellet, vin de référence dont la renommée est déjà bien établie La description de l’encépagement est proche de celle qu’on connaît aujourd’hui : braquet, folle noire, spagnol, rolle, etc. Le vin lui, paraît plutôt différent. Que penser, par exemple, de cette appréciation ? : « Ainsi doit-on les employer plutôt comme vins de dessert que comme vins ordinaires ». Les procédés de vinification étaient sans doute différents. Les goûts des consommateurs ont changé. Mais les cépages eux-mêmes ont peut-être été modifiés. Certains œnologues pensent aujourd’hui que l’introduction des porte-greffes américains pour restaurer les vignobles après les ravages du phylloxéra a changé le goût du vin .
 
 
 
 
 22 mai 2012
 
 
 
 
        
 
         Cliquez. L’image qui apparaît sur votre écran est le plan Cornudet de la Ville de Nice. Il est le résultat des travaux du Comité Cornudet mis en place le 30 mai 1921 dans le cadre de la loi du 14 mars 1919. Cette loi, dite « loi Cornudet », imposait aux communes de plus de 10 000 habitants de mettre au point un plan d’urbanisme.
 
        L’innovation la plus remarquable du Comité Cornudet est l’urbanisation de l’ouest de Nice, à l’Arénas et à la Digue des Français. Il prévoyait aussi un grand parc au Bois de Boulogne et… deux hippodromes. Pour donner une idée de cette urbanisation, il faut imaginer que la grande place qui est au centre du quartier de l’Arénas se trouve à l’emplacement du Terminal 1 de l’aéroport !
 
        Rien de tout cela n’a été réalisé. Le projet a pourtant été approuvé en 1926 par le Conseil municipal et en 1930 par la Commission départementale d’aménagement et d’extension. Mais il a été rejeté le 31 octobre 1930 par Henri Prost, architecte en chef des bâtiments civils et rapporteur auprès de la Commission supérieure d’aménagement : « Cette partie du plan d’extension, estime-t-il, n’est pas au point ; elle peut-être distraite de l’approbation sans nuire à l’ensemble du projet. Futur parc ou futur quartier, la municipalité décidera ; je souhaite vivement qu’elle réalise le parc»*. Les autres aménagements de la ville sont approuvés par le décret du 17 novembre 1931 et déclarés d’utilité publique.
 
        Question subsidiaire : si le susdit Prost ne s’était pas mis en travers du projet, où se trouverait aujourd’hui l’aéroport ? A Saint-Laurent en bord de mer ou à Cannes-Mandelieu ?
 
 
 
*La conquête de l’ouest. Nice du Var au Magnan, catalogue de l’exposition des Archives municipales, Nice, 1991, p. 79. Avec une belle reproduction du plan.
 
 
 
 
 13 mai 2012
 
 
 
 
        Le détail était caché sous une vielle couche de vernis. Le tableau a été restauré. Apparaît alors un château perché dominant une vallée. Celui de La Roquette-sur-Var. Selon toute vraisemblance. C’est en tout cas la première idée qui vient à l’esprit puisque le tableau en question se trouve dans l’église de Saint-Martin-du-Var, village qui faisait autrefois partie de la seigneurie de La Roquette. Mais il y a de meilleures raisons pour le penser. Les ressemblances sont nombreuses avec le site actuel. L’analyse est ICI. La vue est surprenante. Malheureusement mon site ne prend pas les images ! Si la question vous intéresse, écrivez-moi à Mbottin@wanadoo.fr . Je me ferai un plaisir de vous contacter.
 
 
 
 
 5 mars 2011
 
 
        
 
         Nous n’avons qu’une connaissance très imparfaite de l’occupation de la basse vallée du Var à la fin de l’antiquité et pendant le haut moyen âge. Seulement quelques indications fragmentaires qui laissent cependant entrevoir un développement humain et économique particulièrement intéressant, sur les collines comme au bord du fleuve. Sauf que dans cette situation, le Var a tellement  bouleversé les lieux qu’il n’est pas question d’espérer retrouver le moindre vestige. Il reste le témoignage des archives. Mais les documents permettant d’entrouvrir un passage au-delà de l’an mille sont rarissimes.
 
         En voici un daté de 1028. Il compte parmi les plus anciens de la région niçoise. Il concerne la donation de l’église Saint-Martin et de ses dépendances à l’Abbaye de Saint-Pons de Nice. Le document n’est pas très bavard. Mais on peut le faire parler. Une église au bord du Var, pratiquement dans son lit. Elle est là depuis probablement deux ou trois siècles. Autour d’elle des vergers, des près, des moulins, un village. Voila de quoi laisser gambader l’imagination des habitants actuels du lieu qui croient facilement que leur village est une création récente, née au XIXe siècle d’une expansion de La Roquette.
 
 
 
 
 9 février 2011
 
 
 
 
        Le droit français  distingue les cours d’eaux « navigables ou flottables par trains et radeaux » et les cours d’eau seulement « flottables à bûches perdues ». Seuls les premiers font partie du domaine public. Ils bénéficient d’un solide régime de protection juridique et le contentieux est de la compétence des juridictions administratives.
 
        Avant 1860, aucune disposition ne permet de classer le Var parmi les cours d’eau « navigables ou flottables par trains et radeaux ». Tout change à partir de 1860. L’administration française termine l’endiguement de la rive gauche. Elle veut se donner les moyens de protéger cet ouvrage contre les dégradations, directes ou indirectes, commises par les particuliers : brèches pour prises d’eau, constructions dans le lit du fleuve, aménagement de digues pour protéger des jardins, etc. Le plus efficace serait, estime t-elle, d’établir pour la basse vallée du fleuve un régime de domanialité publique. L’administration entreprend ainsi de prouver que le Var est un cours d’eau où le flottage se fait par radeaux à partir de Saint-Martin-du-Var. Ses arguments sont sérieux . Convaincu, le Conseil de préfecture des Alpes-Maritimes, la juridiction administrative, se déclare compétent. Le 12 novembre 1863 il juge illégale la digue qu’un particulier de Saint-Laurent, le Sieur Brunet, construit pour protéger ses propriétés des assauts du fleuve. Motif : cette digue rétrécit le lit et rabat le gros Var sur la digue de la rive gauche. L’intérêt public l’a ainsi emporté contre toute autre considération.
 
       Imaginez que l’affaire ait été de la compétence de la juridiction civile. Brunet aurait pu attaquer l’entreprise d’endiguement pour le préjudice causé à ses terrains. On lui aurait peut-être donné raison. Et on aurait imposé une modification du tracé de la digue en renvoyant le fleuve côté Nice. Et voila pourquoi le Var coule aussi près du vieux village de Saint-Laurent, le long du Parc Layet.
 
 
 
 
 
 
 7 janvier 2011
 
 
 
 
         Je découvre tous les jours des institutions qui auraient dû commémorer le 150e anniversaire de l’annexion de la province de Nice à la France. Et qui ont oublié de le faire. J’ai déjà pointé du doigt dans une chronique voisine le silence assourdissant des communes de l’arrondissement de Grasse. Comme si le choix français du voisin niçois n’aurait pas été une bonne nouvelle. Ou comme si l’union des deux rives du Var dans un même cadre départemental n’aurait pas été une décision positive.
 
        Je veux parler aujourd’hui du silence de l’Etablissement public Eco Vallée. Mais ici c’est sans reproche. L’institution est récente. Elle n’a pas encore construit sa mémoire. Aussi est-ce avec plaisir que j’apporte ces deux pierres à l’édifice mémoriel d’Eco Vallée :
 
        1. Sans le rattachement, on n’aurait pas terminé l’endiguement de la rive gauche. La digue ne serait pas devenue route. Etc. Voyez mon billet du 30 août 2010  sur les décrets du 18 juin 1860 dans ma  Chronique de l'annexion .
 
       2. Sans le rattachement, la basse vallée du Var serait restée frontière. Ou plutôt  elle serait devenue une vraie frontière. Modèle 1880, révisé 1930. Avec des forts un peu partout. Les états-majors, à Rome et à Paris, auraient neutralisé toute la zone. Pas de train des Pignes. Pas d’endiguement de la rive droite. Pas de zone industrielle. Pas de Carros-le-Neuf. Peut-être même pas d’aéroport. Et pas d’Eco Vallée.
 
        CQFD. Eco Vallée a 150 ans.
 
 
 
 
 3 janvier 2011
 
 
 
 
1867 : la commune de La Roquette-Saint-Martin est divisée en deux communes, La Roquette-sur-Var et Saint-Martin-du-Var.
 
1874 : la commune d’Aspremont est divisée en trois communes, Castagniers, Colomars et Aspremont.
 
        Celui qui connaît un peu l’histoire de ces communes sait que ces divisions sont la conséquence de conflits inter villageois durables, séculaires même. La division est la solution qui apaise. Une sorte de divorce par consentement mutuel.
 
        On doit pourtant admettre que c’est une solution extrême. Elle fait éclater une communauté, un terroir et une mémoire. L’autorité politique répugne le plus souvent à aller aussi loin. Elle préfère organiser, voire imposer, un arrangement. Elle avait ainsi arbitré un conflit opposant Aspremont à ses deux hameaux en 1750 en demandant qu’un des deux syndics soit originaire de « la campagne ». A La Roquette-Saint-Martin, elle avait mis en place en 1786 une rotation des deux syndics et de l’administration communale, deux ans à Saint-Martin, deux ans à La Roquette. Un arrangement était toujours possible.
 
        Que s’est-il donc passé pour en arriver aux deux divisions dont il est question ici ? Des événements nouveaux ? Pas vraiment. La Roquette proteste contre les dépenses communales faites en faveur de Saint-Martin. Rien de nouveau. Quelques années auparavant c’était Saint-Martin qui se plaignait des trop grandes dépenses de La Roquette. A Castagniers on proteste contre la suppression des droits de bandite, les pâturages d’hiver, solution qui avantage les particuliers de Colomars et d’Aspremont mais qui n’apporte rien à Castagniers … sauf quelques centimes additionnels de contribution foncière de plus à payer ( Louis Beque, page 13) . Là encore rien de nouveau. La gestion des bandites communales a toujours été source de différends.
 
        Ce qui a changé, c’est le nouveau régime d’administration communale applicable depuis l’annexion de 1860. Deux dispositions sont particulièrement lourdes de conséquences. D’une part la durée du mandat municipal français. Il est de six ans, au lieu de deux sous le régime sarde. D’autre part la pratique française du sectionnement communal, particulièrement favorable aux villages et hameaux ayant une forte identité.
 
        Conséquences pour La Roquette-Saint-Martin : l’alternance devient plus difficile. Lorsque Félix Raibaudi, de Saint-Martin, est nommé maire par le préfet en 1860,  on a très vite compris que l’administration communale ne remonterait plus à La Roquette.  Organisés dans le cadre de leur section communale, les Roquettans ont réclamé, et obtenu, la possibilité de former une commune nouvelle.
 
        Conséquences pour Aspremont : l’absence de toute réticence préfectorale dans la division de La Roquette-Saint-Martin a donné des idées à Castagniers et à Colomars dès 1868. Les deux villages forment une alliance électorale et portent  à la mairie en 1872 un des leurs, Paul Joseph Sigaut, de Colomars. Les rares conseillers hostiles au démembrement sont surpris. Ils réagissent trop tard et ne parviennent pas à rattraper le dossier de séparation.
 
        Enfin, au-delà de toute considération juridique, il faut s’interroger sur l’attitude des préfets en poste, Gavini de Campile pour la séparation de 1867, Villeneuve-Bargemont pour celle de 1874. Ils n’ont à aucun moment cherché à empêcher les séparations. Or il s’agissait bien d’opérations exceptionnelles. On doit noter que dans les Alpes-Maritimes depuis 1860, et dans un contexte démographique particulièrement dynamique, on ne compte pas plus d’une douzaine de divisions communales.
 
 
 
 
 26 décembre 2010
 
 
 
 
        Il y a quelques jours disparaissait André Compan, l’inlassable défenseur de la langue niçoise. Je souhaite lui rendre hommage dans cette chronique pour deux raisons :
 
1. Il est un des tous premiers historiens à s’être intéressé à l’histoire de la basse vallée du Var. Je veux parler de son étude parue dans Nice historique 1962, « Episodes frontaliers dans les iscles du Var (1814-1860) ». Il y expose le débat juridique sur le statut des îles du Var,  ces terrains fertiles faits et défaits par le fleuve. Et il y montre que le Var n’est pas la barrière infranchissable que certains se plaisent trop souvent à décrire. André Compan connaît assez l’histoire de Nice pour savoir qu’on ne peut l’écrire sans nuances. Ce qui me conduit au deuxième point de ce billet.
 
2. André Compan, historien de Nice et défenseur de l’identité linguistique niçoise était aussi majoral du Félibrige. Et il tenait beaucoup à ce titre N’y voyons aucune contradiction. C’est parfaitement cohérant. Entre Rancher et Mistral il n’y a pas de rupture, mais une filiation. Il l’a dit et redit. Le Comté de Nice est une partie de la Provence. Nice est même « l’autre » capitale de la Provence.
 
        Voilà de quoi relativiser le débat rive droite-rive gauche. Je devais donc remercier André Compan pour l’aide qu’il m’apporte dans la déconstruction des blocages mentaux accumulés depuis 1860.
 
 
 
        (Voyez aussi André Compan dans ma Chronique de la commémoration du 150 anniversaire de l’annexion.)
 
 
 
 
 20 novembre 2010
 
 
 
 
        Le Var frontière de l’Italie. C’est ce qu’affirment Strabon, Ptolémée, Pline, Pomponius Mela et autres géographes grecs et romains. Le patronage est exceptionnel. De quoi forger un mythe inoxydable capable de traverser les siècles.
 
        Les opinions contraires ne manquent pourtant pas, surtout à partir du IIIe siècle. A commencer par l’ « Itinéraire d’Antonin ». Ici c’est la crête des Alpes qui fait frontière. Pour certains, c’est plus précisément le Trophée de La Turbie, là où les Alpes paraissent plonger dans la mer.
 
        Alors, le Var ou les Alpes ? Mais les deux. La première est la frontière côtière ; la seconde est la frontière intérieure. Et c’est ainsi que Nikaïa se retrouve côté Italia et Cemenelum côté Gaules. La frontière antique est double.
 
        Compliqué, n’est ce pas ? Si vous voulez en savoir plus il faut lire la « Corografia » des Alpes maritimes de l’Abbé Gioffredo. Hervé Barelli en a fait récemment une belle et utile traduction. Vous y découvrirez l’ intelligente érudition , très XVIIe siècle, de l’auteur de la « Storia delle Alpi Marittime ».
 
        Quant à cette double identité du Var dans la dernière partie de son cours, il faut la considérer pour ce qu’elle est. Un étonnant vestige de la géographie antique. Cette basse vallée du Var n’est décidément pas un espace ordinaire.
 
 
 
 
 6 novembre 2010
 
 
 
 
        On connaît l’impétuosité du Var. On imagine ce que ce devait être avant son endiguement. Il avait tout le lit pour lui. Et ce lit est large. Un kilomètre devant Saint-Martin-du-Var, un peu plus devant Saint-Laurent, pour les plus grandes étendues. Le « Gros Var » peut aller et venir à son gré, ronger les berges et empêcher toute exploitation agricole ou industrielle.
 
        La réalité est un peu différente. Les pouvoirs publics ont depuis longtemps tenté de protéger les berges. La situation des deux rives n’est toutefois pas semblable. La rive gauche a été plus précocement et plus efficacement protégée. Les habitants de Nice, depuis le moyen âge, exploitent les « iscles » du Var. Et ils sont évidemment beaucoup plus nombreux que les Laurentins. Entre Saint-Isidore et Sainte-Marguerite plusieurs moulins, scieries et autres établissements industriels forment une sorte de rempart contre les crues. Le « Gros Var » coule plus souvent côté droit que côté gauche. Comme s’il avait été repoussé. La situation est semblable de Saint-Martin-du-Var aux moulins d’Aspremont, en bas du village de Castagniers.
 
         Il faut aussi souligner l’action de l’administration de la Maison de Savoie. Les règlements du Sénat de Nice organisant la protection des berges sont très nombreux. Il n’y a qu’à feuilleter l’inventaire « Fiume Varo ». Les autorités administratives de la rive droite n’ont pas eu autant de constance dans la mise en valeur des berges. La carte de Cassini, ici et icien porte la trace. Le plan de Cantu et Durieu est encore plus significatif. L’endiguement de la rive gauche à partir de 1845, par les Sardes puis par les Français, n’est finalement que le point final d’un processus commencé au moyen-âge.
 
        Le titre du billet ne convient donc pas. J’aurais dû dire « Rive gauche contre rive droite ». En fait je voulais parler de la catastrophe survenue à Saint-Martin-du-Var en 1755. C’est une démonstration a contrario de cette évolution favorable à la rive gauche. Mais cette fois là les Français avaient repoussé le Var côté Savoie !
 
 
 
 
 2 octobre 2010
 
 
 
 
        Carros-le-Neuf a 40 ans. Les premiers habitants s’installent au début de l’année 1971 dans la ville bâtie sur les coteaux du Var. Il s’agissait à l'époque  de répondre aux besoins démographiques du département et de créer des logements de proximité pour les ouvriers et employés de la nouvelle zone industrielle créée au bord du var quatre ans plus tôt.
 
        Pour la plaine du Var ce fut une véritable révolution. La ville à la campagne. Pour Carros ce fut un changement vertigineux. Sa population passe de 963 habitants en 1968 à plus de 4000 en 1975 et plus de 8000 en 1982.
 
        Les artisans de cette profonde mutation sont Pierre-Jean Moatti et Pierre Jaboulet. Le premier est préfet des Alpes-maritimes de 1954 à 1967. Carros ville nouvelle et la zone industrielle comptent parmi les actions les plus remarquables de ce préfet dynamique.
 
        Le second est maire de Carros de 1965 à 1995. Il aurait pu se dresser contre ces projets qui menaçaient les équilibres ancestraux de sa commune, entre le Village et les Plans. Le Village risquait d’y perdre son âme. Les Plans, assiégés au sud par la ville nouvelle et à l’est par la zone industrielle, pouvaient craindre d’être submergés par la nouvelle urbanisation. Jaboulet n’a pas voulu subir. Il a donné une impulsion décisive à tous ces projets. Il « était un visionnaire hors pair » a dit de lui son successeur à la mairie, Antoine Damiani, dans l’éditorial de Carros Infos du 1er novembre 2003. Effectivement, les anciens carroussenc auraient eu du mal à imaginer un tel changement !
 
 
 
 
17 septembre 2010
 
 
 
 
        « Fleuve Var » en français. C’est le nom d’un fonds d’archives constitué au cours des siècles par la Maison de Savoie. On y trouve beaucoup de renseignements sur le fleuve et sur ses rives : frontière, contrebande, flottage des bois, conservation des berges, moulins et scieries, etc. Une mine.
 
        Ce fonds d’archives fait partie de l’Archivio di Stato di Torino. C’est là normalement qu’on devrait le trouver. Mais le traité de Paris de 1947, celui qui rattache Tende et La Brigue à la France, prévoyait aussi  qu’on déplace à Nice les archives concernant Nice. Le « Fiume Varo » se trouve donc aux Archives départementales des Alpes-Maritimes, au CADAM, route de Grenoble. Vous pouvez consulter l’inventaire ici . Cliquez puis tapez « Fiume Varo ». Il y a six mazzi » ou grosses liasses.
 
        Alain Bottaro qui a fait à Turin l'inventaire de toutes les archives concernant Nice, signale deux autres mazzi non inventoriés, pages 269 et 270, que les archivistes français, à l’époque, n’ont pas repérés. Et qui sont donc toujours à Turin.
 
        Pourquoi ce billet ? Pour rappeler que « Fiume Varo » est une mine mal exploitée. Et aussi parce que je trouve  que la lecture d’un inventaire est beaucoup plus intéressante que certaines fadaises historiques qu’on peut lire un peu partout. La vulgarisation a des limites !
 
 
 
 
12 septembre 2010
 
 
 
 
        On est totalement dépourvu d’images représentant la basse vallée du Var avant les premières photographies. Hormis ce qu’on peut voir à partir des gravures représentant le pont de Saint-Laurent. C’est dommage. Nous avons quelques difficultés à imaginer ce que pouvait être la vallée dans son état originel. Heureusement, il reste les cartes. La plus belle est certainement celle dressée en 1759 par les ingénieurs sardes Cantu et Durieu à l’occasion de la rectification de frontière de 1760. Un véritable tableau. Malheureusement, faute de lien, je ne peux pas vous la présenter. Il faut se contenter de la carte de France de Cassini. Les levés ont été effectués à partir de 1756 par César-François Cassini puis poursuivis par son fils Jean-Dominique jusqu’en 1789. Il en existe plusieurs numérisations. Celle que j’ai choisie est assez pratique même si elle coupe la basse vallée en deux, une feuille « Antibes » et une feuille «  Vence ». Le Var est à droite. Vous pouvez aussi suivre ce lien, ici et ici .
 
        La carte de Cassini est postérieure au traité de 1760. En effet, la frontière, en pointillé, passe au milieu du Var.  On note la présence de nombreuses îles -les « iscles »- et quelques larges bandes de terre en bordure de fleuve, particulièrement en bas de Carros et près de Saint-Martin-du-Var. On y trouve certainement des jardins mais comme on ne sait pas à quelle époque de l’année la carte à été levée, il est impossible de savoir si ces terrains sont inondables à l’automne à l’époque des fortes crues. On peut également remarquer que la rive gauche est plus verdoyante. Un rivage borde le fleuve comme si on y avait établi des protections. Ce que corrobore la politique de conservation des berges poursuivie par l’administration de la Maison de Savoie depuis le début du XVIIIe siècle.
 
       On note aussi l’absence de routes, sauf un chemin, figuré en pointillé, qui va de Saint-Martin au bas de Colomars et de là vers Nice. Deux routes traversent le fleuve, à Saint-Laurent et à La Gaude par la Baronne. Le gué de Gattières n’est pas signalé. Le bac de Saint-Martin non plus.
 
        Il faut enfin  noter que la carte de Cassini est pauvre en renseignements sur les collines de la rive gauche. C’est normal puisque celle-ci ne fait pas partie du royaume de France.
 
 
 
 
3 septembre 2010
 
 
 
 
        Ceux qui fréquentent assidûment cette chronique ont compris, après les quelques billets qui précèdent, que faire l’histoire de l’Eco Vallée n’est pas une chose simple. Il s’agit de coudre la mémoire des deux rives. Et on sait combien celle-ci est déchirée depuis le moyen âge.
 
        L’entreprise est d’autant plus difficile que les villages qui bordent la basse vallée sont perchés. Presque tous. Le fleuve et ses rives n’occupent dans ces histoires villageoises qu’une place accessoire. Le plus souvent il s’agit d’une histoire de moulins. La plaine proprement dite est une sorte de no man’s land. Avant que cette plaine ne devienne progressivement après le milieu du XIXe siècle une voie de communication  bien entendu. Voyez mon billet du 13 août . On n’ y trouve que deux habitats de bas de vallée, Saint-Laurent et Saint-Martin, respectivement en 1869, 806 et 485 habitants (Annuaire des Alpes-Maritimes 1869) .
 
        Chacun des villages se trouve à proximité d’un des deux seuls passages règlementés permettant de traverser le Var. A Saint-Laurent, c’est un gué sur la route de Nice vers Antibes et Grasse. A Saint-Martin, c’est un bac sur la route vers la haute Provence. Ainsi s’explique la présence de ces deux villages.
 
        Peut-être. Mais il faut se méfier de ce rapprochement. C’est certainement vrai pour Saint-Laurent si on considère l’importance de la route. En ce qui concerne Saint-Martin-du-Var, il y a des raisons de penser que ce n’est pas l’existence d’un passage qui est à l’origine du village. On en reparlera dans un prochain billet.
 
 
 
 
 
 
30 août 2010
 
 
 
 
        Du 18 août 1860. Ils sont la pierre d’angle de l’annexion de Nice à la France. La revendication majeure du « parti français » de Nice. Ils fixent pour longtemps le cadre de développement de la plaine du Var et le schéma routier des vallées. C’est dans ce site, juste à côté, dans mon Faux blog de l'annexion .
 
 
 
 
20 août 2010
 
 
 
 
         Des usines désaffectées, un pont métallique sur le Var, une grande rue bordée de commerces. Tous ceux qui empruntent les routes qui s’enfoncent dans la montagne niçoise connaissent le lieu. On arrive à Plan-du-Var, « la porte des Alpes ». Tout au bout de la plaine du Var.
 
        Plan-du-Var est un hameau de Levens. Il est né de la route construite par les Sardes dans les années 1850 pour desservir les vallées. Le développement ferroviaire des années 1890-1910 a beaucoup réduit cette fonction de village-étape : 1892, ouverture par tronçons successifs de la ligne Nice-Digne ; 1909, mise en service du tramway vers la vallée de la Vésubie ; 1911, mise en service du tramway de la vallée de la Tinée. La fonction commerciale a perduré.
 
        Le Baou-Roux, hameau de La Roquette-sur-Var, est né, lui, de l’industrialisation. D’abord avec les carrières de pierres destinées à l’endiguement du Var, ensuite en 1898 avec l’usine de ciments et de chaux Thorand-Durandy, puis, en 1914, avec l’usine chimique Chiris et Jeancard.
 
        Et pour être complet, de l’autre côté du Var, le Gabre de Bonson. Le hameau apparaît au début des années 1890 avec la construction d’une de toutes premières usines hydro-électriques de la région.
 
        Séparés par quelques centaines de mètres, les trois hameaux forment comme un village. Les liens familiaux sont nombreux. Les fêtes ne sont pas communes, chaque hameau a la sienne, mais l’église Sainte-Anne de Plan-du-Var est pour beaucoup le lieu de culte commun.
 
        On a commémoré le mois dernier le centenaire de cette église. Elle a été fondée en 1910 par l’Abbé Henri Chatain. Il l’a financée avec ses propres deniers et quelques dons. L’Abbé, originaire d’un petit village de l’Isère, a connu ces lieux à l’occasion des visites qu’il faisait à son frère, ingénieur chez Thorand-Durandy au Baou-Roux. Il a entrevu les possibilités de développement de l’endroit, Plan-du-Var comme étape, le Baou-Roux comme agglomération industrielle. La nécrologie de l’Abbé Chatain parue dans la Semaine religieuse d’octobre 1934 explique ses motivations. Il voulait fournir au moyen d’un vaste presbytère un logement aux prêtres qui faisaient étape à Plan-du-Var sur la longue route qui les menait vers leurs paroisses de montagne. Il voulait aussi, en demandant l’établissement d’un prêtre résident, soulager « l’extrême abandon moral où vivait une agglomération ouvrière éloignée de tout centre religieux ».
 
        Plan-du-Var ou Baou-Roux ? L’abbé a certainement hésité. Il a choisi Plan-du-Var. Là existait déjà un petit village, alors que l’agglomération ouvrière du Baou-Roux se dessinait à peine. Quelques années plus tard il aurait choisi le Baou-Roux. Le hameau de quelques dizaines d’habitants était devenu au début des années vingt un vrai village de plus de trois cents habitants.
 
 
 
 
13 août 2010
 
 
 
 
        RD 6202 depuis que le département en a la charge. Peu importe. Je viens de mettre en ligne dans ce site mon étude « De la digue sarde à la RN 202. La vallée du Var voie de communication ». Il s’agit du texte d’une conférence tenue à Plan-du-Var le 9 décembre 1994. Colette Bourrier-Raynaud, alors présidente du Syndicat intercommunal touristique des Alpes d’Azur et maire de Villars-sur-Var, avait pris l’initiative de la publier en l’état dans un recueil d’études sur les Alpes d’Azur édité par La Documentation française.
 
        La conférence avait connu un franc succès. Mais je n’y étais pour rien. J’avais bénéficié de la publicité faite, à juste titre, à la crue exceptionnelle du Var du 5 novembre précédent. Chacun s’était soudainement pris d’intérêt pour le fleuve. L’histoire  rejoignait la réalité.
 
        J’expose dans mon étude comment la vallée du Var est devenue une voie de communication.  On se trompe si on pense que cela s’est fait naturellement. C’est toute une aventure. Je vous laisse à la lecture. Sauf à ajouter pour le blogueur pressé, celui qui veut savoir sans lire, et après tout c’est son droit, que je m’en prends à deux idées reçues. D’abord qu’il n’était pas prévu que l’endiguement de la rive gauche serve à créer une route. Ce n’est que progressivement que cela s’est fait. Ensuite que ce ne sont pas les Français après 1860 qui ont réalisé le percement routier des gorges du Var, du Chaudan à La Mescla, mais les Sardes avant l’annexion.n
 
 
 
 
 
 
23 juillet 2010
 
 
 
 
        Et Fougassières. Les deux vont ensemble. Deux petites communes de quelques dizaines d’habitants situées au confluent du Var et de l’Estéron. Dosfraires dominant le confluent du Var-Estéron et Fougassières touné vers Bouyon. J’en ai parlé dans mon dernier billet à propos du traité de Turin de 1760 qui les a fait passer de Savoie à la France. Distinctes depuis le moyen âge, les deux communes ont été réunies en 1790 sous le nom de Dosfraires. Elle-même est rattachée au Broc en 1841.
 
        Dosfraires, Deux-Frères en français, est un terroir de hameaux. Voyez la carte de Cassini. Le plus important est Clos Martel, au dessus du confluent du Var et de l’Estéron. Plus haut, derrière une colline, la charmante chapelle de Sainte-Marguerite que domine le château en ruines de Dosfraires, englouti dans la végétation. De quoi exciter l’imagination. L’histoire de deux frères, seigneurs du lieu, qui se ressemblaient tellement que la belle… Mais comme je ne tiens pas dans cette chronique à raconter des histoires fausses, ou en tout cas invérifiables, je ne vais pas plus loin.
 
        D’ailleurs comme c’est souvent le cas, la réalité est beaucoup plus intéressante que la fiction. La seigneurie de Dosfraires, divisée et démembrée au cours des siècles, est une vraie curiosité juridique. Trois fiefs, Dosfraires, Fougassières et Pharaon, chacun partagé entre plusieurs coseigneurs. La frontière entre France et Savoie, toute proche, paraît inexistante. Certains résident à Nice, d’autres au Broc ou à Grasse. Quelques uns habitent dans un des hameaux du lieu pendant toute l’année. Et tous se retrouvent l’été. Une vraie micro société nobiliaire enracinée dans son terroir. Et un monde rural finalement pas si clos que ça. Si cette histoire vous intéresse c’est ici .
 
 
 
 
21 juillet 2010
 
 
 
 
        Avant 1860 bien entendu. Encore que le point d’interrogation soit de rigueur. Parce que c’est complètement faux pour la partie située au nord du confluent de l’Estéron. Et pour la basse vallée il faut nuancer : le Var n’est vraiment frontière entre Savoie et France que depuis le traité de Turin du 24 mars 1760. Jusqu’à cette date Gattières et Dosfraires faisaient partie du royaume de Sardaigne.
 
        Ce traité est moins connu que son homonyme, le traité de Turin du 24 mars 1860, celui qui porte annexion à la France de la Savoie et de la province de Nice. C’est pourtant un texte important puisqu’il rectifie la frontière entre le royaume de Sardaigne et la France, du lac Léman à la mer. Ainsi, en ce qui concerne le Comté de Nice, les communes de Gattières, Dosfraires, Fougassières, Bouyon, Les Ferres, Conségudes, Aiglun deviennent françaises. Guillaumes, Daluis, Auvare, Saint-Léger, La Croix, Puget-Rostang, Cuébris, Saint-Antonin et  La Penne deviennent sardes. Plusieurs territoires communaux ont en outre été démembrés. C’est la Ferme générale du royaume de France, concessionnaire de la plupart des impôts indirects, qui a voulu cette rectification. Elle assurait perdre beaucoup d’argent sur cette frontière au tracé complètement irrationnel. On a donc placé la limite sur des repères géographiques certains, le « Var-Estéron ». Si vous voulez en savoir davantage reportez vous à l’ouvrage de Luc Thévenon, Frontières du Comté de Nice. A la recherche des bornes perdues. Visitez également l’excellent site de Georges Fabry.
 
        Ce traité de 1760 est donc une date importante, pour le Comté de Nice, pour la Provence… et pour l’Eco Vallée. On aurait pu en commémorer le 250e anniversaire. Au moins dans les communes concernées. A Gattières par exemple. C’est quand même autre chose de devenir français sous Louis XV que sous Napoléon III.
 
 
 
 
17 juillet 2010
 
 
 
 
            Il n’y a pas de raison que mon histoire de l’Eco Vallée échappe à la commémorationnite qui sévit en ce moment. Il y a 150 ans, le traité de Turin du 24 mars 1860 annexait le Comté de Nice à la France. Les deux rives du Var étaient ainsi réunies. C’est un événement. Ce n’était arrivé que deux fois depuis la dédition de Nice à la Savoie en 1388. Sous Louis XIV et sous la Révolution et l’Empire.
 
        Les populations de l’ouest du Comté ont particulièrement été favorables au rattachement. La frontière disparaissait. L’obstacle était de plus en plus difficile à supporter. Côté français, la règlementation douanière s’était considérablement durcie depuis 1814. Côté sarde elle se renforce à partir de 1851 ainsi que l’illustre le sanglant épisode de la sau doù Broc. En outre la frontière était un facteur de sous-développement en matière de voies de communications. Bref la frontière ne faisait l’affaire de personne. Sauf celle des contrebandiers.
 
        Ceci dit, je ne suis pas certain que le vote aurait été aussi massif dix ou vingt ans plus tôt. Le souvenir des guerres de la Révolution et de l’Empire de 1792 à 1815, les « French Wars » comme disent les Anglais, était encore trop vif. Or les Niçois, surtout dans les villages du moyen pays et de la montagne, se sont  très fortement engagés dans la résistance contre les Français, d’abord dans les milices puis comme barbets Pour quelques gloires comme Masséna, Tordo ou Bavastro, on compte de l’autre côté des milliers de combattants. Anonymes mais pas sans honneur ni courage. Je raconte, dans le livre que vient de publier l’ASPEAM, l’Association de sauvegarde du patrimoine écrit des Alpes-Maritimes, la saga familiale des Raybaudi de La Roquette Saint-Martin. Si vous pensez que l’histoire est simple vous changerez d’avis.
 
 
 
 
13 juillet 2010
 
 
 
 
        Les villages perchés font partie du décor de l’Eco Vallée. Bonson, Carros, La Roquette, Le Broc, Gilette, etc. Chacun a son château fort, le plus souvent très remanié ou détruit. J’en compte une dizaine. La plupart surplombent le confluent du Var et de l’Estéron. Ajoutons les châteaux des habitats disparus, comme Aspremont-Villevielle ou Dosfraires. Voilà qui fait beaucoup. Surtout si on considère que ce n’est pas une solution très naturelle. Il n’était par exemple pas dans l’habitude des Romains de s’établir dans des endroits aussi inaccessibles.
 
        Chacun y va de son explication. La plus commune repose sur la crainte des Sarrasins. Les populations se seraient mises à l’abri sur ces hauteurs à chaque poussée d’insécurité… et auraient fini par y rester. C’est peu réaliste. Comment est-il possible que cent ou deux cents personnes, avec leur bétail, aient pu s’installer sur une arrête rocheuse d’une centaine de mètres de long et d’une vingtaine de large ? Sans eau. Le plus souvent loin des meilleures terres. Et pour une durée indéterminée. Cliquez ici si vous voulez avoir la réponse. Vous ne regarderez plus nos villages perchés de la même façon.
 
 
 
 
9 juillet 2010
 
 
 
 
        L’Acadèmia Nissarda vient de mettre en ligne les reproductions de l’ouvrage qu’elle a édité en 2005, Voyage pittoresque dans le Comté de Nice et les Alpes-Martimes du XVIIe au XIXe siècle. Gravures et lithographies. Les reproductions sont classées et triées par lieux, sources, supports, artistes, etc. C’est aussi beau que l’ouvrage. Plus beau même lorsqu’on agrandit les vues. Il ne manque que les textes et commentaires qui accompagnent les gravures. Mais les images sont telles que le reste paraît superflu.
 
        Ceci dit, si vous voulez en savoir plus sur le pont de Saint-Laurent, vous trouverez ici ma contribution à cet ouvrage où j’ai commenté les gravures de la zone Var-Estéron. On ne dispose malheureusement pas d’autres gravures représentant la basse vallée du Var. Les lieux étaient trop difficilement accessibles pour attirer les touristes. Et pas de touristes pas de gravures. Pour l’autre passage organisé et règlementé de la basse vallée du Var, - avant la construction des ponts au XIXe siècle-, le bac de Saint-Martin, il faut lire ce que j’ai publié dans Provence historique il y a quelques années. Les Saint-Martinois comprendront pourquoi c’est par pure calomnie qu’on a dit qu’ils étaient des negaïre et des ladre de grava.

 

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