Raybaudi de La Caïnée

 

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   Les Raybaudi de La Roquette-Saint-Martin    

                                                                                                             

   Une famille niçoise à l’épreuve des déchirures politiques  

            de la Révolution à 1860      

                                                           

   Notes d’histoire  

                             

 

 

Michel Bottin

Professeur à l’Université de Nice

Faculté de droit

Centre Maryse Carlin d’histoire du droit

Laboratoire ERMES

www.michel-bottin.com

Mai 20008

 

Pour citer : Michel Bottin, « Les Raybaudi de La Roquette-Saint-Martin. Une famille niçoise à l’épreuve des déchirures politiques de la Révolution à 1860. Notes d’histoire. », in Personnalités et familles du Comté de Nice face à l’Annexion de 1860 à la France, études coordonnées par Colette Bourrier-Raynaud et Olivier Vernier, Nice, ASPEAM, 2010, pp. 61-72.

 

 

 

 

Mais il faut des monographies. Autres moyens d’atteindre la réalité sociale, et non moins utiles, non moins indispensables à l’étude. Les monographies de famille posent des problèmes plus rares, plus délicats, plus particuliers. Elles mettent mieux en contact avec la vie. Elles provoquent des surprises, des étonnements. Elles révèlent des incidents. Elles inquiètent. Elles font réfléchir. Lucien Febvre, « Ce que nous apprennent les monographies familiales » in Pour une histoire à part entière, Paris, S.E.V.P.E.N., 1962.[1]

 

 

 

 

Le rattachement de Nice à la France en 1860 est assez communément présenté comme le résultat d’une série de changements contemporains ayant favorisé un basculement de l’opinion en faveur de la France : les lois douanières coupant Nice de la France, les mesures anticléricales de Rattazzi et de Cavour, l’influence croissante des commerçants francophiles, etc. L’approche fait bon marché des traumatismes politiques et juridiques qui ont marqué l’histoire de la province depuis près de 70 ans : trois changements de souveraineté, la guerre de conquête de 1792-1794 relayée pendant plusieurs années par la résistance montagnarde des barbets, les bouleversements législatifs et militaires introduits par une France révolutionnaire et impériale conquérante, une restauration vécue comme un apaisement et puis à nouveau la guerre, cette fois contre l’Autriche, et les défaites de Custozza et de Novare en 1848 et 1849 et  enfin la campagne franco-sarde dans les plaines lombardes prélude à l’indépendance italienne. Cette histoire tourmentée est dans tous les esprits en 1860.

Pourtant cette mémoire n’a guère traversé le changement de 1860. Un voile pudique a pendant longtemps été jeté sur la période révolutionnaire et rares sont ceux qui se sont intéressés à l’histoire de la période sarde. Le difficile accès à des sources en langue italienne et en partie localisées à Turin explique, sans pour autant justifier, ce déficit calamiteux. Les choses ont heureusement changé depuis une vingtaine d’années, grâce en particulier aux recherches pionnières du Centre Maryse Carlin d’histoire du droit sur les changements de souveraineté[2]. L’histoire de cette période remonte peu à peu à la lumière[3].

Mais le déficit demeure. Il faut se contenter des études, souvent récurrentes, sur les célébrités de la province, le plus souvent gloires de la Révolution et de l’Empire, Masséna, Bavastro, Tordo, Rusca, Grégoire, ou autres, et bien sûr, à l’autre bout de la période l’incontournable Garibaldi. Les histoires familiales, nobiliaires ou notables, font particulièrement défaut[4]. On en sait finalement davantage sur le XVIIIe siècle[5].

On souhaite ici, à travers ces notes sur l’histoire d’une famille niçoise de la Révolution à 1860 marquer un objectif et souligner une méthode. L’objectif est de mettre en perspective cette histoire sur trois ou quatre générations. La méthode s’appuie sur les archives, familiales -lorsqu’elles existent- mais aussi dans la plupart des cas sur les archives publiques, état civil, procès, hypothèques, enregistrement, administration, fonctions publiques et professionnelles.

On a ici choisi d’étudier trois branches de la famille Raybaudi[6], toutes originaires de La Roquette Saint-Martin, commune regroupant jusqu’en 1867 les villages de La Roquette et de Saint-Martin[7]. La présentation s’appuie sur des études antérieures[8] et sur des recherches récentes qui complètent et parfois corrigent. L’ensemble permet de donner un aperçu de la façon dont cette famille a traversé la période. Il reste évidemment bien des lacunes et des zones d’ombres mais le but est moins de livrer un travail exhaustif que de fournir les bases de recherches ultérieures.

Les différentes branches de cette famille ont une histoire commune autour des moulins du lieu[9]. Ces cousins Raybaudi ont acheté en 1642 les moulins du lieu avec le monopole d’exploitation sous la forme d’une banalité féodale. Une longue série de procès jalonne cette histoire jusqu’au XIXe siècle, avec la communauté de La Roquette-Saint-Martin qui veut intervenir dans l’exploitation, avec le seigneur qui veut racheter le droit féodal, avec les habitants de La Roquette qui accusent les Raybaudi de gérer les moulins en faveur de l’autre village de la communauté, Saint-Martin. Le tout sur fond de luttes politiques pour la conquête du pouvoir municipal. Cette histoire locale donne une unité au groupe familial. Cette solide implantation locale nourrit leurs ambitions. Ces Raybaudi sont des notables qui aspirent à une ascension sociale. A ce titre ils sont aussi des témoins des réalités de l’époque.

 

Les Raybaudi de la Caïnée

 

La famille apparaît progressivement au cours du XVIIIe siècle comme la plus notable du lieu. La plus influente aussi dans la mesure où le seigneur, Joseph  Vincent Lascaris de Castellar, totalement occupé par ses fonctions ministérielles à Turin, n’a pas la possibilité de s’intéresser aux affaires locales[10]. La famille Raybaudi, qui réside à Saint-Martin[11], peut sans entraves asseoir sa notabilité.

La promotion de la famille tarde cependant à se concrétiser. Elle s’accélère dans les années 1780. Pierre Antoine Raybaudi[12] peut faire valoir que plusieurs de ses enfants et petits enfants ont accédé à des fonctions importantes : son fils Maurice[13] est officier ; un autre, Jean Honoré, est capitaine dans le régiment des chasseurs d’élite[14]. Son gendre, l’époux de sa fille Marie-Catherine[15] est le notaire Jean-Ange Baudoin de La Roquette qui termine sa carrière comme juge local[16]. Son petit-fils aîné, né de son fils François[17], Pierre Antoine [18] -nommons le Pierre Antoine Junior par commodité- est avocat. La promotion est importante, beaucoup plus qu’elle ne le serait en France, car elle permet d’accéder à la noblesse personnelle[19]. Pierre Antoine a pu ainsi exercer les fonctions de juge dans divers villages de la vallée de l’Estéron. Il est nommé en 1787 substitut surnuméraire de l’avocat des pauvres à 28 ans[20]. Il est promis à une belle carrière. On ajoutera enfin que sa sœur Antonia a épousé un Jean-Honoré Raibaud et que leur fils Joseph est …avocat. Tout cela, plus quelques solides appuis au Sénat, autorise Pierre Antoine Senior à espérer une reconnaissance nobiliaire : le 11 mars 1791 il obtient l’investiture de la moitié du fief de La Caïnée, dans la vallée de l’Estéron, terroir de Pierrefeu, avec le titre de baron, titre transmissible à ses descendants[21].

 

        L’entrée des troupes révolutionnaires du général d’Anselme à Nice à l’automne 1792 met un terme brutal à cette ascension sociale. La situation des Raybaudi se dégrade très vite. Pierre Antoine Junior, épuré par les révolutionnaires, perd sa charge au Sénat[22]. Bien que non émigré, il a été inscrit sur la liste des émigrés ; il n’a obtenu sa radiation qu’après de longues démarches[23]. Son oncle Maurice, capitaine « au service du roi sarde » pendant la Révolution, meurt à Turin en 1794 en situation d’émigré[24]. Un autre oncle, Jean Honoré, capitaine lui aussi, a dû faire des démarches pour prouver qu’il était en situation régulière[25]. Toute la famille, émigrés ou pas, se trouve emportée dans la tourmente[26].

 

Il faut attendre l’Empire pour que la famille retrouve quelques positions sociales et politiques. En 1808 Louis Raibaudi de la Caïnée[27] -un des petits-fils de Pierre Antoine Senior- est nommé maire de La Roquette-Saint Martin par le préfet après quinze années de direction roquettane. C’est un signe de confiance qui rejaillit sur toute la famille. Pierre Antoine Junior est devenu entre-temps, après la mort de son grand père, baron de la Caïnée. Il marie sa fille Thérèse[28] à un noble piémontais, le comte Vittorio Cerutti Castiglione Faletto de Turin. C’est à cette époque que l’ancien magistrat reprend contact avec Lascaris, l’ancien seigneur, qui habite Turin, en vue de racheter les moulins. Sa démarche est appuyée par l’avocat Joseph[29], son grand oncle[30], et ses frères Louis -le maire- et Joseph, ainsi que Martin Raybaudi, le grand-père de Félix Raybaudi dont il sera question plus loin[31]. Les activités oléicoles de la famille reprennent.

Mais la défense du patrimoine familial n’est plus le seul horizon des Raybaudi de la Caïnée. Leurs attaches patrimoniales avec Saint-Martin se distendent. Ils n’habitent plus le village au début des années 1820[32]. Le traumatisme révolutionnaire a renforcé leur fidélité à leur souverain et encouragé les vocations militaires. Les descendants de ceux qui combattirent contre les Français en 1794-1796 ont embrassé la carrière des armes. Trois des neveux de Pierre Antoine sont officiers dans les années 1840-1850. On les retrouve dans la brigade d’Aoste[33] : Louis Amédée[34] comme sous lieutenant au 5e régiment d’infanterie et Joseph comme capitaine, premier adjudant major dans la même unité. Jean est lieutenant au 6e régiment d’infanterie. Certain feront de belles carrières. Le chevalier Joseph Raybaudi de la Caïnée précité est lieutenant colonel commandant la ville et la province de Vercelli en 1854[35]. Le chevaler Louis Amédée, dernier baron de la Cainée, est nommé capitaine le  16 novembre 1856 à 36 ans[36]. Il opte pour la nationalité italienne le 18 juin 1860 à Novi [37] Il explique ainsi son choix : « Après 25 ans de service dans cette glorieuse armée sarde dévouée à S.M. Victor Emmanuel, en raison des faveurs qui m’ont été accordées plusieurs fois, l’abandon de cette armée et de mon régiment me semblerait de l’ingratitude »[38]. Il poursuit sa carrière dans l’armée italienne. Il est nommé major le 17 mars 1861[39]. Il se retire à Nice et y décède  en 1879[40].

 

Le général Annibal Raynaud

 

Mais l’histoire militaire des Raybaudi, très marquée on l’a vu par la fidélité du service offre une surprise. Remontons au début de cette histoire. Une fille de Pierre Antoine Senior, Françoise, a épousé en 1760 Alois ou Ludovic Rainaud de La Roquette. Leur fils Jean épouse Thérèse Daïderi de Levens. De cette union naît Casimir en 1791. Il est lui aussi attiré par la carrière militaire. Il accèdera au grade de capitaine[41]. Il souhaitera plus pour son fils Annibal[42] né en 1823 à La Roquette en le plaçant sous la protection d’un influent parent, officier supérieur dans l’armée autrichienne, Luigi Mazzuchelli[43].

Celui-ci, originaire de Brescia, a d’abord servi à l’époque du Consulat comme officier dans la nouvelle armée de la République cisalpine. C’est à l’occasion d’un séjour dans la région niçoise qu’il épouse en 1800 à Utelle une sœur cadette de Thèrèse Daideri, Pauline[44]. Il sert ensuite en Espagne dans l’armée française comme général de division puis, à la Restauration, passe dans l’armée autrichienne. Il est commandant de la place de Graz de 1830 à 1834 puis de Mantoue de 1839 à 1845. C’est là qu’il terminera sa carrière. Etabli en Autriche à Vienne et à Voslaü il fera de nombreux séjours à Nice.

Le général autrichien et son épouse Pauline sont restés en contact avec leurs parents de Levens et de La Roquette, particulièrement avec le capitaine Casimir Raynaud et son épouse Thérèse. Le général autrichien leur propose de faire entrer leur fils Annibal à l’école des cadets de  Brünn[45] d’où il sort sous lieutenant en 1841. Annibal sert d’abord en Pologne au régiment du comte Kinsky. Il est nommé capitaine après 1848 et sert en Lombardie dans l’armée autrichienne. Il combat à Custozza et à Novare en 1848-1849. Il entretient pendant tout ce temps une correspondance avec son  grand père Jean et son père Casimir[46]. Il se marie à Florence en 1854. En 1859 il est lieutenant colonel. Il prend sa retraite en 1876 comme major général et réside alors à Brünn. Il décède à Nice en 1894 au cours d’un voyage[47].

 

Le capitaine Félix Raybaudi, maire

 

Une branche cousine des Raybaudi de la Caïnée complète le tableau. Ces Raybaudi sont engagés à leurs côtés dans la gestion des moulins. Ils sont eux aussi originaires de Saint-Martin. Pour faciliter le rapprochement on prendra comme point de départ Martin né en 1749, du même âge à peu d’années près, que Pierre Antoine Junior né en 1756. Martin épouse en 1776 Alexandra Faraut de Levens. De cette union naît en 1778 à Saint-Martin Félix Philippe[48]. Celui-ci devient avocat puis juge au tribunal de préfecture de Nice, la juridiction de première instance de la province de Nice sous la Restauration. Il est un des cinq assesseurs en 1829[49] et il y terminera sa carrière comme président[50]. Félix Philippe devient ainsi le juriste de la famille, prenant en quelque sorte la suite comme avocat de son grand oncle Joseph décédé en 1822. De son union avec Séraphine Barelli naît Félix Maurice  le 1er décembre 1817[51]. Lui choisira la voie militaire… comme ses cousins de la Caïnée. Il est sous-lieutenant dans la brigade d’Aoste, 5e régiment d’infanterie en 1845 en même temps que Louis Amédée Raybaudi de la Caïnée[52].

Le 10 juin 1850 il épouse[53] à Antibes Marie Césarie Delorier-Darty fille de Philippe[54] et de Rose Laurens d’Antibes. Le lieutenant Raybaudi a évidemment dû obtenir l’autorisation de ses supérieurs[55]. Le père de la mariée est déclaré sans profession[56]. Le grand père Joseph Benoît était un civil « employé dans la régie des vivres » à Antibes[57]. La dot est importante. Elle s’élève à  30000 francs -le traitement annuel d’un préfet du Second Empire-, 3000 pour le trousseau et les bijoux et 27000 versés comptant. L’hypothèque légale de la femme mariée était ramenée à une simple hypothèque spéciale sur une terre d’oliviers ce qui  permettait à Raybaudi de disposer de son patrimoine avec la plus grande latitude.

Raybaudi après  avoir accédé au grade de capitaine se retire à Saint-Martin pour gérer ses affaires. Elles sont importantes. Il possède plusieurs oliveraies à Saint-Martin et à Saint-Blaise, le terroir voisin. La plus belle pièce de son patrimoine se trouve à Saint-Martin aux Merettes[58] sur un coteau entièrement complanté d’oliviers avec une maison de campagne pour ses métayers. Au dessous, au bord de la nouvelle digue du Var, se trouvent ses moulins à huile et à farine. Il est également propriétaire de deux plâtrières avec fours à chaux qui se trouvent sur des terrains voisins. Il habite place Vielle[59] avec son épouse[60]. Le revenu de ce patrimoine, selon la déclaration de succession de 1874, monte à la coquette somme est de 715 francs[61].

Félix Raybaudi est élu au conseil communal en 1857 et fait partie  du conseil délégué. Il est réélu à la suite des élections résultant de la réforme Rattazzi du 23 octobre 1859. Le syndic sortant Casimir Mandina ne fait plus partie du nouveau conseil et Raibaudi est nommé syndic le 25 janvier 1860 pour trois ans[62]. Il n’apparaît pas que ses attaches françaises aient posé le moindre problème. On peut même penser qu’il a été placé à ce poste pour préparer le plébiscite dans les conditions les plus favorables ! Le 14 mars  il prête serment de fidélité à Victor Emmanuel devant le juge de mandement de Levens. Les 15 et 16 avril  La Roquette-Saint-Martin vote le rattachement à la France à l’unanimité. Raybaudi, qui n’est pas pour rien dans ce résultat, est bien évidemment maintenu dans ses fonctions par le nouveau préfet nommé par Napoléon III, Paulze d’Ivoy puis, à l’expiration de son mandat en 1865, par son successeur Gavini de Campile[63].

Les habitants de La Roquette dénoncent sa gestion qu’ils accusent d’être trop favorable aux intérêts de Saint-Martin. La situation s’envenime au point que les Roquettans réclament la séparation des deux villages et leur érection en deux communes distinctes. Le conseil municipal vote la séparation et le préfet l’accepte. La séparation est prononcée par décret du 27 avril 1867. Raybaudi devient le maire de la nouvelle commune de Saint-Martin-du-Var. Il reste à ce poste jusqu’en 1872[64]. Il décède à Saint-Martin le 15 juin 1874. Il laisse de son union avec Césarée Delorier-Darty une fille Adèle épouse de Camille Bernard d’Antibes[65].

 

***

La période sarde présente dans l’historiographie niçoise l’image d’un monde assoupi, celle d’un ancien régime qui jouerait en quelque sorte les prolongations après une mi-temps pleine de tumultes et de remises en question, mais qui n’aurait finalement pas eu grande influence sur la suite de la partie. Le rattachement de 1860 marquerait l’entrée de Nice dans la modernité.

Avouons que ce n’est pas ce que nous raconte la courte saga familiale qui précède. Mais comme le dit fort justement Lucien Febvre en exergue de ce texte, les monographies de famille « révèlent des incidents. Elles inquiètent. Elles font réfléchir ». Nous manquons assurément de connaissances sur la période et cela déforme notre analyse du Rattachement de 1860. Imaginons  simplement ce que pourraient dire de cet événement trois cousins Raybaudi, à peu près du même âge, nés entre 1817 et 1823, ayant combattu sur les mêmes champs de bataille -pas forcément dans le même camp-, nourris des mêmes histoires familiales de moulins et d’oliviers, élevés dans la mémoire des drames et des gloires des « guerres françaises »[66] et partageant un même amour pour leur petite patrie niçoise. Imaginons la leçon d’histoire que serait cette conversation entre Louis Amédée, le soldat fidèle engagé dans la grande aventure de l’Unité italienne, Annibal, l’ancien cadet de Brünn promis aux plus hauts grades dans l’armée de l’empereur et Félix, qui de Saint-Martin à Antibes, avait peut-être déjà fait le choix de la France le jour de son mariage.

 

 

 



[1] Cité par Denis Andréis dans son exemplaire monographie sur « Les notables au village. La famille Payany de Saint-Martin d’Entraunes », in Nice Historique, 1984, pp. 53-63, 65-81 et 97-109.

[2] Nice au XIXe siècle. Mutations institutionnelles et changements de souveraineté, Centre d’Histoire du droit, Nice, 1985.

[3] Les études d’histoire économique d’Alain Ruggiero, les recherches sur les députés niçois à la chambre de Turin d’Olivier Vernier « Nice et la représentation parlementaire de son Comté à Turin. 1848-1860 », in Recherches régionales Alpes-Maritimes, 1990, n°2) et Hervé Barelli (« Les premières élections législatives dans la province de Nice. 1848-1850 », in Nice Historique, 1997) ou encore l’étude d’Hubert Heyries sur Les militaires savoyards et niçois entre deux patries, 1848-1871. Approche d’histoire militaire comparée, armée française, armée piémontaise, armée italienne, Montpellier, Université Valéry, 2001.

[4] On le voit bien à travers cette approche globale –beaucoup trop globale- de la noblesse niçoise au XIXe siècle et de ses réactions face au changement de souveraineté de 1860, Michel Bottin, « La Noblesse niçoise au XIXe siècle. Eléments pour une histoire politique », in Cahiers de la Méditerranée, 1991, pp. 19-32.

A noter ces deux études récentes de Simonetta Tombaccini Villefranque qui inaugurent une nouvelle façon d’appréhender l’Histoire de Nice en l’inscrivant dans la continuité, du XVIIIe siècle à la Restauration, en passant par la Révolution et l’Empire, « Les Thaon de Revel et le fief de Saint-André aux XVIIIe et XIXe siècles », in Nice Historique, 2006, pp. 100-129 et « Les Chiabaudi, Peyrani et Canubio seigneurs de Tourrette du XVIe au XIXe siècle », in Nice Historique, 2007, pp. 235-259.

[5] On n’a par exemple pas l’équivalent pour le XIXe siècle des notices familiales publiées par Charles-Alexandre Fighiéra dans Les Niçois dans l’histoire, dir. Michel Derlange, Privat, Toulouse, 1988.

[6] Raibaudi, Raibaudo, Reybaud voire Reibaut ou Raybaudy, les variantes sont nombreuses. On a retenu ici celle qui est la plus utilisée au cours de la période étudiée, Raybaudi.

[7] Chaque village compte environ 400 habitants en 1860.

[8] Michel Bottin, « Saint-Martin-du-Var, mille ans d’histoire », in 1867-1987. La Commune de Saint-Martin-du-Var a CXX ans, M. Bottin, F. Zucca et E. Girard, Serre Editeur, Nice, 1987, pp. 19-78 ; Pierre-Robert Garino, La Roquette-Saint-Martin,  Nice, ed. Serre,  1994 ; Michel Bottin, Banalité féodale et monopole d’exploitation. Chronique judiciaire des moulins de La Roquette-Saint Martin (XVIIe-XIXe siècles), à paraître.

[9] Michel Bottin, Banalité féodale et monopole d’exploitation, op. cit.

[10] Michel Bottin, « Les ambitions seigneuriales d’un ministre. Joseph-Vincent Lascaris de Castellar, marquis de La Roquette», in Le Comté de Vintimille et la Famille comtale, Menton, 1998, pp. 27-30.

[11] L’immeuble qui fait angle entre la place de l’église et la rue de l’Ancienne Gendarmerie.

[12] Né le 16 décembre 1711 à Saint-Martin. Renseignement aimablement fourni par Pierre-Robert Garino. D’autres suivent ; ils sont indiqués par un *.

[13] Né le 27 septembre 1751 à Saint-Martin, décédé le 10 avril 1794 à Turin *. Mort en émigration en 1794. Arch. dep. des A-M, 3 J, Papiers Georges Blondeau,

[14] Capitaine avant la Révolution dans le Régiment des Chasseurs d’élite. Arch. dep. des A-M, 3 J, Papiers Georges Blondeau,

[15] Née le 6 janvier 1734 à Saint-Martin et décédée au même lieu le 10 mai 1815 *.

[16] Michel Bottin, « Chronique patrimoniale et professionnelle d’un notaire au XVIIIème siècle. Jean-Ange Baudoin, notaire à La Roquette, Comté de Nice », in Le Comté de Nice terre de rencontre du notariat, Archives des Alpes-Maritimes, Nice, 1994, pp. 133-169.

[17] Né le 15 juillet 1741 à Saint-Martin, époux de Anne Marie Geofroy de Toudon *.

[18] Né le 29 août 1759 à Saint-Martin *.

[19] Michel Bottin, « Fief et noblesse dans le Comté de Nice, XVIe-XVIIIe siècle », in Recueil des mémoires et travaux de la Société d’Histoire du droit et des institutions des anciens pays de droit écrit, XIII, 1985, pp. 153-165.

[20] Arch. dep. des A-M, B 55, f° 278, 1er décembre 1787; B 56, f° 129, 4 novembre 1791.

[21] Arch. dep. des A-M, Série B 27, f° 127-130. 4077 comptant, 7000 dans les deux ans.

[22] Arch. dep. des A-M, 3 J 80 , Papiers, Georges Blondeau, Raibaudi de la Caïnée, acte de baptême de Thérèse Camille Pauline Rose Orengo, fille de Marie Tecle ( petite fille de Pierre Antoine Raibaudi) et Ange Orengo, Paroisse Sainte Réparate, 20 février 1809. Pierre Antoine Raibaudi, le parrain et aïeul maternel, est ancien magistrat à 49 ans.

[23] Pétition de Galli du 11 messidor an V ( 26 juin 1797) insistant pour la radiation d’Achiardi comme émigré : « Vous l’avez préjugé avec raison et justice en faveur de Pierre Antoine Raibaudi substitut de l’avocat des pauvres ». Arch. dep. des A-M, 3 J 80 , Papiers Georges Blondeau, Raibaudi de la Caïnée.

[24] Arch. dep. des A-M, 3 J 80 , Papiers Georges Blondeau, Raibaudi de la Caïnée, lettre du 26 prairial an X au préfet. Agathe Raybaudi née Raynaud demande l’amnistie de son père prévenu d’émigration. Il portait dit-elle le titre de vassal de La Caïnée.

[25] Arch. dep. des A-M, 3 J 80 , Papiers, Georges Blondeau, Raibaudi de la Caïnée,

[26] Il  serait intéressant de savoir ce que sont devenus durant cette période les frères de Pierre Antoine Junior, tous fils de François et d’Anne Marie Geofroy : Joseph, (né 2 janvier 1766 à Saint-Martin- ?), Marie Françoise (née le 6 juillet 1768 à Saint Martin- ?), Louis (né le 21 février 1771 à Saint-Martin-décédé le 10 octobre 1834 à Saint-Martin), Amédeo (né le 2 juillet 1775 à Saint-Martin- ?), Jean Joseph (né le 14 décembre 1777 à Saint-Martin- ?) *.

[27] Né le 21 février 1771 à Saint-Martin, décédé le 10 octobre 1834 à Saint-Martin *.

[28] Née le 13 août 1790 à Nice *.

[29] Né le 17 septembre 1748 à Saint-Martin-décédé le 21 décembre 1822 à Saint-Martin *.

[30] Michel Bottin, Banalité féodale et monopole d’exploitation, op. cit. Sommario du procès, p. 114.

[31] Voir la notice ci-après sur le capitaine Raybaudi.

[32] Leur maison est louée  vers 1825 pour y installer une caserne de carabiniers, future gendarmerie en 1860.

[33] Ils sont en garnison à Nice en 1846. L’Indicateur niçois pour l’année 1846, Nice, Imprimerie typographique, pp. 51-52.

[34] Né le 18 décembre 1819 à Saint-Martin et décédé le 23 octobre 1879 à Nice. Il épouse une Martini de Chateauneuf *.

[35] Regio esercito sardo. 1854, par le web.

[36] Hubert Heyries, « Les militaires niçois entre deux patries. 1848-1871 », in Le Comté de Nice de la Savoie à l’Europe, dir. Giaume et Magail, Nice, Editions Serre, 2006, p. 38.

[37] Archivio di Stato di Torino, Min. Guerra, mazzo 798, cité par Heyries, ibidem, note 1.

[38] Ibidem

[39] Il fait partie des 211 officiers niçois, sur 219, qui optèrent pour l’Italie. Ibidem.

[40] 23 octobre 1879 *.

[41] Généalogie dans Pierre-Robert Garino, La Roquette-Saint-Martin,  op.cit., p.238.

[42] Pierre Antoine Senior est donc son trisaïeul.

[43] Notice dans Garino op. cit., p. 212.

[44] Sur l’étonnante destinée de Pauline Daïderi, dame d’honneur de l’impératrice d’Autriche, généalogie et notice dans P.-R., Garino, Levens. Crounica dei Levensan, Serre éditeur, Nice, 1995, pp.206-207

[45] Brno

[46] Pierre-Robert Garino a eu accès à cette correspondance, La Roquette-Saint-Martin,  op.cit., p.241, note 1.

[47] Ibidem

[48] Génélogie dans Garino, La Roquette-Saint-Martin,  op.cit., p.234.

[49] Calendario generale del regno 1829, p. 260.

[50] Mention dans le contrat de mariage de son fils Félix Maurice, Arch. dep. des A-M, Etude Mouton, 3 E 81, registre 254, acte 83.

[51] Garino, op. cit., p 234

[52] L’indicateur niçois pour l’année 1846, Nice, p. 51.

[53] Archives départementales des Alpes-Maritimes, 3 E 81, Etude Mouton, registre 254, acte 83.

[54] Décédé à Antibes le 27 juin 1852 à 72 ans. Archives départementales des Alpes-Maritimes, Etat civil, Antibes.

[55] Arch. dep. A-M, 3 E 81, registre 254, acte 83.

[56] Ibidem

[57] Archives départementales des Alpes-Maritimes, Etat civil, Antibes, acte de décès de son fils Philippe du 27 juin 1852.

[58] Aujourd’hui lotissement de l’Adrech.

[59] Place de l’église actuellement. La « Place Neuve » est la grande place gagnée sur le lit du Var dans les années 1850.

[60] Garino, op. cit., p 173 (plus précisément au 20 place Honoré Baudoin dite place de l’église ou Soubrane, ancienne maison Mauran). Le recensement de 1872 précise : Raybaudi Félix, propriétaire, 55 ans ; Darty Césarine, sa femme d’Antibes, 41 ans ; Baudoin Virginie, domestique, 28 ans.

[61] On ne trouve dans cette déclaration aucun bien situé à Antibes. Or il y réside probablement, peut-être une partie de l’année ainsi que son épouse et sa fille. Antibes en poche. Guide des étrangers à Antibes, par C.-D. Coote, Antibes, 1870, pp. 74 et 75, indique dans la liste des villas de la ville, au quartier Le Fournel, près de la plage de Golfe-Juan, « la belle villa Marie-Louise à M. Reibaut » et au quartier du Laval les « villas de François Bernard, Camille Bernard et Mlle Reibaut ». On notera que Camille Bernard a épousé Angèle Raybaudi. A remarquer également la francisation du nom. Une main anonyme précise à propos da la villa de Mademoiselle Reibaut « aujoud’hui Bastide des Micocouliers ».

[62] Archives départementales des Alpes-maritimes, Fonds sarde, 107 IV.

[63] Archives communales de La Roquette-Saint-Martin, E dépôt 65, délibérations 1860-1866, f° 72.

[64] Michel Bottin, « Saint-Martin-du-Var, mille ans d’histoire », in 1867-1987. La Commune de Saint-Martin, op. cit.

[65] Son unique héritière. Il lègue par testament du 30 juin 1873 la quotité disponible à son épouse.  Marie Césarée décède à Antibes le 24 janvier 1890.

[66] Les French Wars ainsi que les Anglais appellent les guerres de la Révolution et de l’Empire de 1792 à 1815.

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