Nice région Présentation du thème
 
 
 
 
 
 
Présentation du thème
 
 
Pour une approche globale et institutionnelle
 de l’espace  régional niçois
 
 
 
 
Les études ci-dessous rassemblées éclairent, chacune à leur manière, la question du statut juridique, administratif et politique de Nice à travers l’histoire.
Pour certains, Nice n’est qu’une ville.
Pour d’autres, c’est une capitale provinciale, celle du Comté de Nice.
Pour d’autres, Nice est un chef-lieu de département.
Et pour quelques-uns, c’est une capitale de niveau régional.
Cette dernière affirmation paraît gratuite et sans fondement. Quelle est cette entité régionale ?
L’espace administratif et politique qui gravite autour de Nice n’est en effet pas facile à définir. Pour cinq raisons :
Il est fracturé par la très mythique frontière du Var née en 1388 de la division de la Provence orientale.
Il est séparé de sa partie alpine par une chaine de montagnes difficile à franchir.
Il est partagé entre un littoral très urbanisé et un haut pays très montagneux.
Il est coupé de sa partie ligure par une frontière mal aménagée, particulièrement en matière ferroviaire.
Il est amputé en son centre géographique par la Principauté de Monaco, territoire indépendant et particulièrement dynamique.
L’histoire, mais aussi la linguistique et l’ethnologie, éclairent cette approche plurielle d’un espace régional niçois. Mais on doit convenir que cela ne touche guère le grand public.
Face à ces difficultés, nombreux sont ainsi ceux qui préfèrent parler de « Côte d’Azur ». Mais on sort ici du champ institutionnel. L’espace est redéfini en fonction de critères touristiques particulièrement subjectifs et partiels.
         Mais d’autres préfèrent parler d’ « Alpes de de la mer », évocation plus fidèle des réalités de la géographie physique.
Nice est-elle « azuréenne »  ou « maralpine » ?
La position de Nice en tant que capitale régionale dépend de ce choix.
Mais les Niçois ne sont pas maîtres de ce choix.
Il est clair en effet que la configuration maralpine ne convient pas aux intérêts marseillais. On l’a bien vu dans l’Entre-deux-guerres lorsque Nice était associée à Grenoble dans le cadre d’une région alpine.
Il est clair aussi que la gestion de la frontière franco-italienne présente de lourds handicaps depuis 1860. Cette situation fracture l’entité géographique maralpine. Mais elle convient aux intérêts marseillais.
Seule l’identité azuréenne semble acceptable. Elle correspond au département des Alpes-Maritimes, sorte de mini région dans une grande région marseillaise.
Mais quelle est aujourd’hui l’identité du département des Alpes-Maritimes ?
Le Département des Alpes-Maritimes a pu dans le passé servir de support à une région niçoise minimale.
Mais la centralisation étatique a bloqué une telle évolution. Et après 1982, la nouvelle politique de décentralisation a favorisé le regroupement régional autour de Marseille.
Enfin, on peut remarquer que, depuis une vingtaine d’années, les progrès de l’intercommunalité ont fractionné l’ensemble départemental. La Métropole Nice-Côte d’Azur, qui avait vocation à rassembler l’ « Aire urbaine de Nice », telle que la définissent les géographes, ne correspond plus qu’à une partie de  cette aire. Ce qui fait de l’aire urbaine de Nice une exception parmi les aires urbaines dont la population dépasse le million d’habitants. En effet, à Toulouse, Lyon, Marseille, Lille ou Bordeaux, le cadre métropolitain correspond à peu près à l’aire urbaine.
Ainsi, aux handicaps anciens s’ajoutent les difficultés présentes.
 Le rêve d’une région niçoise s’est évanoui.
 L’unité départementale est mise en question.
 
Pour prendre la mesure de cette mutation il faut s’en remettre à l’analyse historique.
Les études qui suivent peuvent ainsi fournir des matériaux institutionnels pour reconstruire un espace régional niçois, en rechercher le centre et en tracer les périphéries.
 
M.B. Mai 2020
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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