Misc Léo Imbert
 
 
 
Nice Historique et l’Histoire provençale de Nice
 

 
Pour citer : Michel Bottin,« Léo Imbert, Rédacteur en chef, 1936-1955. Le temps des choix », Numéro spécial de la revue Nice Historique à l’occasion de son centenaire, in Nice Historique, 1998, pp. 59-65.
 
La revue Nice Historique a commémoré son centenaire -1898-1998- par la publication d’un numéro spécial qui, parmi d’autres études, a fait ressortir la personnalité de trois de ses anciens rédacteurs en chef, Sappia, Doublet et Imbert. Ce dernier est le moins connu des trois mais son action à la tête de la Revue a été particulièrement déterminante sur deux points : l’enracinement scientifique et le rapprochement provençal. Ce second point était particulièrement sensible. Un mauvais positionnement pouvait faire éclater l’Acadèmia.
Une rapide présentations des controverses qui ont marqué cette question permet de mesurer l’importance de l’enjeu.
La revue Nice historique a, jusqu’aux années 1930, essentiellement travaillé à dégager les éléments d’une Histoire de Nice. C’était le projet de son fondateur Henri Sappia qui expliquait que « si Nice a plusieurs historiens, elle n’a pas son histoire ». Son projet a abouti. Nice avait son histoire.
         La montée des prétentions territoriales italiennes sur Nice dans l’entre-deux guerres fit de cette histoire un enjeu politique. L’Acadèmia Nissarda devait, à travers sa revue, faire un choix et s’engager plus avant dans la définition des fondamentaux de cette histoire. Celle-ci n’était pas italienne et la présence cinq fois centenaire de la Maison de Savoie dans cette histoire ne fondait pas l’ « italianité » de Nice.
Son histoire était provençale, avant 1388 sous les comtes de Provence comme après, sous les princes de Savoie. C’est cette orientation qui s’affirme avec la nomination de Léo Imbert comme rédacteur en chef de la revue. Elle ne cessera d’être confortée jusqu’aux années 50 et même au-delà. On remarquera que la revue restera très « niçoise », évitant autant que possible de franchir la frontière du Var-Estéron et de s’intéresser à la Provence orientale. A Nice Historique la Provence niçoise, à Provence historique le reste de la Provence.
L’alliance des deux revues en 1953 dans un numéro commun, suite de l’organisation à Nice du IIIe Congrès de la Fédération historique de Provence, marque le point d’orgue de cette affirmation provençale. Mais c’était plutôt Provence historique qui passait le Var. Nice Historique l’invitait en quelque sorte sur ses terres.
M.B. 2010
 
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