Misc Roger Aubenas
 
 
 
Roger Aubenas
 Un pionnier de l’Histoire de Nice
 

 
 
Pour citer : Olivier Vernier et Michel Bottin, « Roger Aubenas et l’Histoire du Comté de Nice », in Nice Historique, 1990, pp. 5-9.
 
Roger Aubenas a enseigné l’Histoire du droit à Aix puis à Nice jusqu’au début des années 1970.  Il est l’auteur de nombreuses publications en « Histoire du droit des ancien pays de droit écrit » qui font encore autorité aujourd’hui.
 Mais ce maître de l’Histoire du droit méridional avait aussi le goût de l’Histoire locale. Il était Cannois et ne dédaigna pas s’intéresser à l’histoire de sa ville natale.
Par contre Roger Aubenas a peu publié sur l’histoire de Nice. On pourrait penser qu’il ne s’y intéressait pas, ou peu.
L’étude publiée dans Nice Historique et référencée ci-dessus, montre le contraire.
Mieux même, avec le recul, Roger Aubenas apparaît comme un pionnier de l’histoire de Nice et de son Comté. C’est lui qui le premier, avant les historiens de la Faculté des Lettres, a fait entrer la recherche historique dans l’Histoire de Nice. Cela ne veut pas dire qu’avant sa nomination à Nice comme professeur personne, à Nice et dans le département, ne faisait de la recherche historique. Ce serait oublier les très grands mérites de nombreux historiens et l’immense travail des sociétés savantes comme l’Acadèmia Nissarda ou la Société scientifique et littéraire de Cannes et de l’Arrondissement de Grasse
Mais cela est vrai si on s’en tient à la recherche universitaire, avec ses méthodes et ses moyens, avec ses directions de thèses et de mémoires. Sur ce point force est de constater que l’absence d’université à Nice jusqu’au milieu des années 60 est à l’origine d’un déficit de connaissances. Ailleurs les capitales provinciales ont bénéficié très tôt de l’investissement d’universitaires aux côtés des érudits locaux, contribuant ainsi à façonner la dimension historique de ces espaces. Nice est restée en panne. Le déficit à hypothéqué l’émergence d’une réalité régionale plus nette. Dépassant par exemple les frontières du Comté de Nice pour les uns ou les limites du Pays de Grasse pour les autres.
Roger Aubenas est un des premiers qui a tracé ce sillon. Dès avant 1962 et la création de la Faculté de droit de Nice d’ailleurs, puisqu’il enseignait déjà depuis plusieurs années à l’Institut d’Etudes juridiques de Nice, antenne de la Faculté de droit d’Aix.
Roger Aubenas a ainsi utilisé les ressources archivistiques locales comme un véritable laboratoire d’Histoire du droit mais aussi d’histoire sociale et politique, du moyen âge à l’époque contemporaine, de la rive droite du Var à la rive gauche. Ce provençal savait que Nice était une terre provençale. Franchir le Var dans un sens ou dans l’autre ne lui posait aucune difficulté. On remarquera par exemple qu’un de ses meilleurs disciples, le professeur Paul-Louis Malausséna, Niçois de souche et rédacteur en chef de Nice Historique, soutint sa thèse sur un sujet « grassois », La vie en Provence orientale aux XIVe et XV siècles. Un exemple : Grasse à travers les actes notariés, 1967, édité LGDJ, Paris, 1969.
La liste des mémoires et des thèses dirigés par le Professeur Aubenas et dressée par Olivier Vernier éclaire très bien cette précocité, cette ouverture … et la place de l’Histoire de Nice dans ses préoccupations de chercheur. Sur 75 directions de mémoires et de thèses, de 1949 à 1975, on en compte sept concernant le département des Alpes-Maritimes ou l’ensemble de la Provence, onze Monaco, 22 la Provence orientale et 35 Nice et son Comté.
M.B. 2010
 
                                               L’étude
 
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