Misc Histoire de la Faculté de droit
 
 
 
 
Histoire de la Faculté de droit de Nice
 
 
M.B. Juin 2020
 
 
 

Faculté de Droit et Science politique 

Historique 

Michel Bottin

 
 
Pour le site de la Faculté de droit. 20 novembre 2012
 
Repris dans le site de l’Université Nice-Sophia Antipolis puis de l’Université Côte d’Azur pour présenter la Faculté de droit de Nice
Toujours actif en juin 2020.
 
 
 
 
         L’origine des études supérieures de droit à Nice remonte au règne du duc de Savoie Charles-Emmanuel II avec la création en 1639 d’un Collège de docteurs en droit, le Collegium jurisconsultorum niciencium. Le Collège offrait un enseignement couvrant tout le cursus des études juridiques et délivrait les grades de licencié et de docteur. Cet enseignement fut réduit en 1720 et 1729 par la réforme des études supérieures entreprise par Victor-Amédée II : l’Université de Turin obtenait le monopole de la collation des grades et l’enseignement du droit à Nice était réduit à trois années. Le Collège de droit fut supprimé en 1792 à la suite de l’annexion de Nice par la France puis rétabli en 1814 à la Restauration dans le cadre antérieur à 1792.
         Progressivement réduit à partir de 1848, cet enseignement juridique est complètement supprimé en 1860 lors du rattachement à la France du Comté de Nice. Il est rétabli en 1938 dans le cadre de l’Institut d’études juridiques de Nice, établissement rattaché à la Faculté de droit d’Aix-en-Provence et placé sous la direction de son créateur, le Professeur Louis Trotabas.
         La Ville de Nice mit à la disposition de l’Institut une grande villa située dans le quartier de Magnan, la Villa Passiflores, et y effectua les travaux nécessaires pour y accueillir un nombre d’étudiants sans cesse croissant.  La qualité et la stabilité du corps professoral permirent firent très vite la renommée de l’Institut. L’accueil de nombreux conférenciers réputés, l’organisation de colloques de haut niveau scientifique et quelques très belles publications couronnèrent cette réputation. C’est très logiquement que l’Institut fut transformé en Faculté de droit de plein exercice le 2 août 1962, trois ans avant la création de l’Université de Nice. Louis Trotabas en fut le premier doyen. Les premiers pas de la nouvelle Faculté furent marqués par le développement rapide des enseignements économiques. La Faculté y trouva une dimension et une notoriété accrues … et un nom nouveau : Faculté de droit et des sciences économiques.
         La construction d’une première extension dans les jardins de la Villa Passiflores permit de répondre aux besoins les plus pressants. Quatre ans plus tard la construction d’une vaste bibliothèque, d’un restaurant universitaire, d’un centre sportif, d’une cité universitaire et d’un second corps de bâtiments pour l’enseignement et l’administration donnèrent à la Faculté les moyens qu’attendaient impatiemment étudiants et professeurs. Le grand amphithéâtre de 650 places marque, mieux que tout autre signe, l’affirmation de la nouvelle Faculté.  C’est à cette occasion que le Doyen Trotabas proposa à Marc Chagall de composer dans la salle des pas perdus, face à la mer, une majestueuse mosaïque de onze mètres sur trois sur le thème de « Ulysse, héros méditerranéen de l’intelligence ». Chagall choisit de le traiter en représentant différents aspects du « Voyage d’Ulysse ». Le thème l’enthousiasma et lui inspira ce commentaire, gravé à proximité de la mosaïque :
 
L’âme illuminée d’intelligence et de sagesse, dans le respect de ses croyances, Ulysse triomphe par son courage de toutes les épreuves qu’il subit.
Avec la liberté et la paix reconquises, il réalise auprès de Pénélope à Ithaque sa pleine destinée humaine : l’amour du foyer et le service de la cité.
Que ce message d’Ulysse témoigne à Nice, qui en reçoit le don après celui du Message biblique, des sources multiples de l’âme méditerranéenne. Comme les splendeurs sacrées de la Bible, je souhaite que les beautés du poème d’Homère et l’amitié qui inspira cette mosaïque marquent le cœur et l’esprit de tous les étudiants à qui je la dédie ;
Marc Chagall, 1968
 
         Les années qui suivent ont été marquées par l’essor de l’Université Nice-Sophia Antipolis. La Faculté de droit et des sciences économiques y a pleinement trouvé sa place. Elle a étendu ses activités à la science politique et aux sciences de gestion. Le nom qu’elle a porté pendant des années, Faculté de droit, des sciences politiques, économiques et de gestion, montre qu’elle fut davantage un carrefour de disciplines qu’une simple faculté. Toutes ces activités, y compris celles de l’Institut du droit de la paix et du développement créé en 1968 par le professeur Dupuy, sont regroupées sur le Campus Trotabas, autour de la Villa Passiflores. Mais, signe avant-coureur de prochains changements, quelques centres de recherches, particulièrement d’économie, commencent à se déplacer à Sophia Antipolis dans les années 1990. Le transfert, en septembre 2010, des départements d’économie et gestion vers le Campus Saint-Jean d’Angély marque une rupture dans l’histoire contemporaine de la Faculté. Avec ce départ, qui soulageait un campus surchargé d’activités, une page de se tournait, une autre s’ouvrait.
Pour en savoir plus, cette étude du professeur Roger Aubenas, fondateur aux cotés de Louis Trotabas, de la Faculté de droit en 1962 : « Les études supérieures à Nice de la fin du Moyen Age à 1860 « », Nice Historique, 1960, pp. 9-27. . Cette étude apporte un éclairage historique aux raisons qui ont favorisé la transformation de l’Institut juridique en Faculté.  
 
 

Bibliographie

Ancienne et récente

 
 
Jean-Claude Marquis, « Les antécédents de l’Institut d’Etudes juridiques à Nice », in Annales de la Faculté de droit d’Aix, 1947, pp. 5-26.
Roger Aubenas,  « Les études supérieures à Nice de la fin du Moyen Age à 1860 « , in Nice Historique, 1960, pp. 9-27
Olivier Vernier, « Documentation bibliographique », in Annales d’histoire des facultés de droit et de la science juridique, 1986, n° 3, p. 244. On y trouvera plusieurs études anciennes qui ne sont pas mentionnées ici.  
Maryse Carlin « Nice ville universitaire », in Nice Historique 1990, pp. 82-91.   Lire
Etudes récentes
 
Olivier Vernier, « Roger Aubenas (1903-1989), un provençal au service du droit méridional. Jalons pour une recherche en histoire du droit des anciens pays de droit écrit », in Histoire de l’Histoire du droit, dir. Jacques Poumarède, Actes des journées internationales d’Histoire du droit, Toulouse, 2005, PU Toulouse, 2006, pp. 339-350.
Olivier Vernier avec la participation de Michel Bottin, De l'Institut d'Etudes Juridiques à la création de l'Université de Nice (1938-1965) ; Université de Nice, Faculté de droit et science politique, 2015, 16 pages.    Lire
Olivier Vernier, « Les professeurs de droit de Nice : de l’Institut d’Etudes Juridiques à la Faculté de droit (1938-1965 », in Les professeurs de droit dans la France moderne et contemporaine dir. Pierre Bodineau, Editions universitaire de Dijon, 2015 ; repris in Annales de la Faculté de droit et de Science politique de Nice, contributions réunies par Yves Strickler, L’Harmattan, Paris, 2016, pp.265-276.
Ludovic Berté, Conservation et valorisation d'un fonds d'archives en bibliothèque universitaire : les archives de l'institut d'études juridiques de Nice (1954-1959), Mémoire de master 2. Histoire du droit et conservation du patrimoine, dir. Jean-François Brégi, Nice, 2016.    Lire            
Et du même « Les prestigieuses sessions d’été d’études politiques » in Tandem
 
 
 
 
 
                                                    
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