LRSM Pour visiter église de La Roquette
 
 
 
  
 

 

 Pour visiter l’église Saint-Pierre de La  Roquette

Monument de l’art baroque

 

 
L’église de La Roquette-sur-Var a été construite au XIe siècle, probablement peu de temps après le château. Elle est jusqu’au XVIIe siècle un élément des fortifications du lieu.
Son statut est celui d’une église paroissiale, pas celui d’une simple chapelle                                                                                                                Son territoire paroissial est étendu dès le moyen âge au village de Saint-Martin situé en contrebas au bord du Var. Noter que les deux villages font administrativement partie de la même commune jusqu’en 1867.
L’église est sous le patronage de saint Pierre. Elle sera par la suite, probablement au XVIIe siècle, placée sous celui de la « Chaire de saint Pierre », c’est à dire saint Pierre pape.
Elle est agrandie en 1682 par la construction de deux bas-côtés qui doublent sa superficie.
Le décor baroque, très caractéristique de cette église, date des années qui suivent cet agrandissement. En voici une présentation :
 
Le retable du maître-autel et le chœur
 
1   Le grand retable d’autel en bois doré et polychrome est particulièrement remarquable. Il est de 1698.
Au centre, saint Pierre, couronné de la tiare, assis sur sa chaire et tenant à la main la férule.
         A droite sainte Barbe avec la tour où elle était prisonnière et la palme de martyre                                                                           
A gauche, un évêque, probablement saint Martin, ou peut-être Saint-Claude.
En haut, sur le fronton, les clés de saint Pierre, une d’or et une d’argent.
2       L’autel et le tabernacle d’origine. Ils ont été déplacés au milieu du XVIIIe siècle dans la chapelle de la Crucifixion. Ils sont en bois sculpté et doré. Le tabernacle est entouré des quatre Evangélistes. Le tableau de la Cène qui était placé au-dessus de cet autel se trouve actuellement au-dessus de la tribune.
3      A la place où se trouvait cet autel, a été construit au milieu du XVIIIe siècle, un grand autel de style baroque surmonté d’un ciborium destiné aux ostensions du Saint-Sacrement. A cette place se trouve aujourd’hui une statue du Sacré-Cœur.
4     Dans le chœur, à droite de l’autel, est accroché un tableau de Jean Baptiste Passadesco, né à Nice en 1647, mort à Turin en 1720. Il est daté de 1682 et représente la Présentation par Marie, accompagnée de Joseph, de l’Enfant Jésus à saint Antoine de Padoue En bas du tableau, les Ames du Purgatoire.
5       Dans le chœur, à gauche de l’autel, un tableau de Notre-Dame du Rosaire daté de 1643 et réalisé par le peintre niçois Gaspard Toesca. Il représente Marie donnant le Rosaire à saint Dominique et à sainte Catherine de Sienne. La représentation est entourée d’images illustrant la vie de la Vierge. Le tableau est encore proche du style des primitifs niçois.  
 
Les chapelles latérales
 
6    A droite en entrant. Chapelle des seigneurs de la Roquette, plus précisément des Laugieri. Plusieurs membres ce cette famille son enterrés entre la chapelle et les fonts baptismaux. Le tableau représente saint Antoine de Padoue, saint Bruno, saint François d’Assise et les Ames du Purgatoire. L’œuvre était une des dispositions du testament fait le 27 juillet 1702 par Alexandre Laugieri, seigneur du lieu, en faveur de son neveu et successeur Jean Paul Bonfiglio. L’œuvre est réalisée une trentaine d’années plus tard.
7   A gauche en entrant. Le tableau représente le martyre de saint Gaudence, architecte romain du IIe siècle. Il était considéré comme un des constructeurs du Colisée. Les monuments représentés illustrent cette fonction. Gaudence a été mis à mort sur ordre de l’empereur Vespasien, ici représenté à cheval, pour avoir refusé d’abjurer sa foi chrétienne. Le diplôme authentifiant les reliques de saint Gaudence qui sont conservées sur le maître-autel est du 26 avril 1701. Cela peut permettre de dater le tableau
8     A droite vers le maître-autel. La chapelle de la Crucifixion avec un tableau représentant le Christ en croix entouré de Marie, Jean et Marie Madeleine. L’œuvre, très classique, a été réalisée à la manière de Guido Reni, peintre bolonais du début du XVIIe siècle. Dans l’angle gauche inférieur on peut difficilement lire le nom du donateur et la date : Ange Baudoin, 28 août 1738. Au-dessous de l’autel se trouve un Christ gisant en bois, très probablement plus ancien que le tableau.
9     A gauche vers le maître-autel. La chapelle de la Vierge. Dans sa composition actuelle, elle est la plus récente des quatre chapelles. Un décor de gypseries encadre une niche vitrée où se trouve une statue de la Vierge entourée d’une guirlande de fleurs. On a inhumé dans cette chapelle jusqu’au XVIIIe siècle les membres de la Société du Rosaire. Le tableau du Rosaire placé dans le chœur se trouvait probablement là avant 1682, c’est-à-dire avant la création des bas-côtés. Cette dévotion pour le Rosaire paraît avoir été forte et constante. La statue processionnaire de la Madone du Rosaire et sa « sedia » en bois doré commandée en 1844 au sculpteur niçois Giorgio Musso en est une illustration. Elle se trouve devant l’autel de la Crucifixion.
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Ce décor est ancien de plus de trois siècles.  On peut aujourd’hui l’admirer parce qu’il a été protégé. On doit à ce titre rappeler que la décoration de l’église et le mobilier ont fait l’objet depuis une quarantaine d’années de plusieurs campagnes de restauration associant l’administration des Monuments historiques et les Municipalités A. Ugo, P. Raybaut, P. Becquaert, J-J Isaïa, et M. Raybaut.
 
M.B. Janvier 2020
 
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